Rendre la lumière utile à l'industrie : c’est le pari d’InSpek, une jeune start-up parisienne qui vient de lever 6 millions d’euros pour accélérer son développement. Fondée par Jérôme Michon, un chercheur formé à l’École Polytechnique et au MIT, InSpek propose une technologie de détection en temps réel, conçue pour améliorer la production biochimique dans plusieurs secteurs.
L’optique intégrée pour révolutionner l’industrie
L’aventure d’InSpek a démarré en 2021 lorsque Jérôme Michon a décidé de transformer ses recherches en photonique intégrée, une technologie qui miniaturise et intègre des composants optiques sur une puce, en une entreprise à fort potentiel. L’idée ? Créer des dispositifs capables de surveiller en temps réel des réactions biochimiques complexes, un atout pour les industries pharmaceutiques, biotechnologiques ou agroalimentaires, qui cherchent en permanence à optimiser leurs processus de production.
Ce capteur repose sur la spectroscopie Raman, une technique qui analyse les interactions entre la lumière et la matière pour fournir des informations précises sur les réactions chimiques. Contrairement aux systèmes classiques, il utilise la lumière plutôt que l’électricité, ce qui permet une interaction prolongée avec les produits chimiques à la surface de la puce et donc une analyse plus fine et plus rapide, directement sur les lignes de production.
"Cette approche permet non seulement de réduire les retards et les échecs coûteux, mais ouvre également la porte à de nouvelles méthodes d'optimisation de la production à toutes les échelles. L'objectif d'InSpek est de fournir la visibilité et la précision nécessaires pour faire de cette ambition une réalité” déclare Jérôme Michon, CEO d’InSpek dans un entretien accordé à Electro Optics.
Un développement qui s’accélère
Depuis début 2024, InSpek teste sa technologie chez des partenaires de l’industrie agroalimentaire. Mais la start-up ne compte pas s’arrêter là. Après avoir levé 500 000 euros en 2021 et bénéficié du soutien de l’École Polytechnique, du MIT et de l’incubateur Agoranov, elle vient de boucler un tour de table de 3,5 millions d’euros, mené par les fonds Breega et Wind Capital, avec la participation de Quantonation. À cela s’ajoute une subvention de 2,5 millions d’euros du Conseil Européen de l’Innovation (EIC), obtenue dans le cadre du programme Accelerator 2024.
Ces financements vont permettre de commercialiser son capteur auprès de secteurs comme la pharmacie, les biocarburants ou la production durable. L’entreprise a également les yeux tournés vers l’international, avec une priorité sur le marché américain, le deuxième plus important dans son domaine. Cette ambition a été renforcée par la victoire d’InSpek au prix X-Grant Silicon Valley en 2022.
François Paulus, co-fondateur de Breega, ne cache pas son enthousiasme : "Ce qui nous enthousiasme le plus chez InSpek, c'est l'impact transformateur que cette technologie aura. Leur surveillance en temps réel et de haute précision est une véritable révolution : elle permet aux ingénieurs de procéder à des ajustements critiques sur le moment, de réduire les défaillances et d'ouvrir de nouvelles possibilités pour le changement d'échelle des bioprocédés.”
