L’entreprise toulousaine Reev vient de franchir une étape importante en bouclant une levée de fonds de 3 millions d’euros. Elle pourra ainsi accélérer le développement et la commercialisation de sa genouillère robotisée, conçue pour aider les personnes ayant des troubles de la marche à surmonter leur handicap.
Une genouillère intelligente pour gagner en indépendance
C’est en 2019, pour son projet d’études, qu’Amaury Ciurana a eu l’idée de mettre au point un exosquelette adapté aux enfants atteints de paralysie cérébrale. Il s’est pour cela associé à Robin Temporelli, alors ingénieur en mécanismes spatiaux chez Airbus et docteur en mécatronique. Deux ans plus tard, ils ont fondé la startup Reev, à l’origine de l’orthèse Dreeven. Cette genouillère intelligente s’adresse aux millions de personnes atteintes de troubles de la marche à la suite d'un AVC, d'une sclérose en plaques ou d'une paraplégie. Elle leur permet de gagner en indépendance en surmontant leur handicap.
Des capteurs pour reproduire la démarche de chacun
Dreeven est une orthèse robotisée qui comporte une technologie de direction assistée électro-hydraulique, inspirée de l’industrie automobile. “Elle détecte les mouvements du genou pour les prédire et les assister pile au moment où le patient en a besoin. Une simple extension du genou permet de soulever tout le patient pour qu'il se sente 30 % plus léger”, a expliqué Amaury Ciurana, CEO et cofondateur, à L'Usine Digitale. Elle permet également de reproduire la “signature de marche” de chaque patient grâce à des données (vitesse, force…) collectées par des capteurs baptisés Reev Sense. Après analyse de ces données par l’intelligence artificielle, la genouillère peut offrir une assistance personnalisée, adaptée aux besoins et à la démarche de chacun.
Reev veut commercialiser ses solutions aux États-Unis
Le 14 septembre 2023, Reev a annoncé avoir finalisé une levée de fonds de 3 millions d’euros auprès de Polytechnique Ventures, IRDI Capital Investissement, Newfund et plusieurs business angels : Hélène Peyro-Saint-Paul, John Gridley, Olivier Vaury et Jean-Paul Clozel. “Grâce à ce financement, nous accélérerons notre expansion sur le marché américain et l’industrialisation de notre orthèse robotique de genou sur mesure, Dreeven”, s’est félicitée la jeune pousse sur LinkedIn. L’entreprise vient de créer une filiale aux États-Unis avec deux salariés dans le but d’y commercialiser son orthèse, mais également le capteur Reev Sense. “Les produits de ce type y sont remboursés et la réglementation est plus souple qu’en Europe”, a expliqué Amaury Ciurana à Maddyness. L’industrialisation des capteurs devrait démarrer en 2024, avant une commercialisation en 2025. Reev entend ensuite se déployer en France et dans ses pays limitrophes.