La start-up, qui est parvenue à mettre au point un cuir bioinspiré à base de collagène, compte sur cette levée de fonds de 10,7 millions d’euros pour accélérer son développement et diversifier ses marchés.
Dans l’écosystème start-up, Pact est une entreprise à part. En effet, la start-up n’a pas connu le même destin que la majorité des jeunes pousses, qui naissent souvent sur les bancs d’écoles de commerce, en incubateur, ou sont le fruit d’une rencontre entre deux profils expérimentés. Pact, quant à elle, voit le jour en 2020 dans un laboratoire de la prestigieuse Université de Cambridge, au Royaume Uni. Et pour cause, c’est dans le cadre de son doctorat dans l’est de l’Angleterre que Yudi Ding commence à développer un cuir à base de collagène. C’est à la suite de ses travaux que le chercheur britannique, accompagné de l’ancien associé de la banque Crédit Suisse Neils Ramay, décide de se lancer dans l’entrepreneuriat pour commercialiser son produit innovant. Pact est né.
Oval, un produit révolutionnaire pour réduire l’impact environnemental du cuir
La start-up britannique, qui tourne avec un effectif assez réduit de 20 employés, a donc vocation à faire connaître et vendre à travers le monde son cuir à base de collagène, baptisé Oval. Il s’agit d’un cuir élaboré à partir de collagène naturel, de protéines, d’extraits de plantes et de minéraux. Ces ingrédients permettent d’obtenir des peaux de collagène qui, une fois traitées et améliorées grâce à d’autres matières naturelles, aboutissent au cuir de Pact. Bien plus respectueux de l’environnement et moins gourmand en eau que le cuir d’origine animale, le Oval compte sur sa technologie brevetée et sur des prix compétitifs pour séduire des partenaires de différents marchés. « L’industrie du cuir est aujourd’hui confrontée à plusieurs problématiques : l’utilisation de produits chimiques toxiques, la production de déchets polluants ou encore la surconsommation d’eau » rappelle Yudi Ding, qui s’est donné pour mission de réduire l’impact de la production de cuir sur l’environnement. « Si l’adoption d’Oval compensait 1 % de l’utilisation actuelle du cuir et des textiles à revêtement synthétique, cela permettrait d’économiser 4,8 millions de tonnes de CO2 par an » estime le scientifique entrepreneur britannique.
Poursuivre sa croissance et conquérir de nouveaux marchés
Jusqu’à présent, la start-up ciblait principalement les acteurs du luxe et de la mode, avec qui de nombreux partenariats ont d’ores et déjà été signés. « Plusieurs grandes marques de mode de luxe sont déjà engagées dans des plans à long terme pour l'industrialisation et la mise à l'échelle de notre produit » révèle le CEO de Pact. « Grâce à nos partenariats avec ces grandes maisons, nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère de collaboration entre science et élégance, où durabilité rime avec beauté », poursuit-il. Cependant, l’exclusivité du marché de la mode pourrait rapidement évoluer, puisque la start-up semble décidée à lancer Oval sur de nouveaux marchés, comme l’aménagement intérieur, la chaussure ou même l’automobile. C’est en tout cas ce que devrait lui permettre la levée de fonds de 10,7 millions d’euros en série Seed annoncée fin septembre. Ce tour de table, mené par Hoxton Ventures, ReGen, Untitled et Polytechnique Ventures, « va nous permettre d’augmenter nos capacités de production et de réaliser d’autres avancées en matière de biomatériaux », assure Yudi Ding. Grâce à cette levée de fonds, la start-up pourra également renforcer ses équipes en recrutant de nouveaux profils et financer des locaux flambant neufs avec un laboratoire de Recherche & Développement et leur propre unité de production pilote.
Dan Fitzgerald, Partner chez ReGen Ventures, résume en quelques mots les raisons qui ont poussé le fonds à accorder sa confiance à Pact. « Nous pensons que Pact représente l’avenir des biomatériaux durables. Nous soutenons pleinement l’ambition de la startup : ne pas se contenter d’égaler ce qui existe déjà, mais le surpasser de manière significative. Aujourd’hui, PACT nous ouvre un monde de matériaux dont nous ne pouvons que rêver. » Et ce n’est que le début.